Calme et sérénité devant l’étau, tout en confectionnant nos mouches, notre esprit vagabonde dans les remous d,un torrent. Imaginant une mouche saubressoter au dessus de l’eau, bercée par les vagues. Une truite à l’affût, prête à s’en saisir, sera t,elle trompée par cette main experte qui a confectionnée cette artificielle. Le museau sous la surface, elle aspire les émergentes, tandis qu,une petite oreille de lièvre s,immice dans cet amas d’insectes, l’œil avisée de la truite découvre la supercherie. Le refus est catégorique, elle vient d,un coup de nez de repousser le piège, que le moucheur venait de lui tendre.

Qu’à t,elle vue, qu’à t,il mal fait ,un nylon de pointe trop gros, une dérive imparfaite ? Qu’importe, il faut redoubler de patience, le geste ample, la soie virevolte au dessus de l’eau, boucle serrée, la soie va se poser à l’amont d’un autre gobage, la mouche se pose délicatement sur l’eau, puis dérive au gré des courants, se laissant emporter vers le remou créé par la belle fario. Le moucheur attentif, récupère de la soie entre ses mains au fur et à mesure de la dérive, afin d’être en contact dès que le ferrage sera nécessaire. L’instant magique se produit, une large auréole créve la surface, la dorsale hors de l’eau, la truite s’empare de la mouche, le ferrage est automatique, canne levée, le pêcheur prend contact avec ce beau poisson, la partie est engagée, qui des deux sera vainqueur ? L,expérience du moucheur où l,instinct de survie de la truite, quelque soit l’issue finale, la truite retrouvera son élément. Il n’est point question de tuer ce poisson, remis à l’eau dans la plus grande délicatesse et avec maintes précautions, le pêcheur lui rend sa liberté.