Souvenirs d’enfance

Bonjour à tous,

aujourd’hui je tiens à mettre à l’honneur , ce texte qui restera gravé à jamais, destiné à celui qui m’a donné cette passion de la pêche. Je vous parle de mon père avec lequel j’ai eu d’innombrables souvenirs de pêche.

Souvenirs d’enfance

Dès mon plus jeune âge, mon père m’emmenait au bord de l’eau, il aimait surtout la pêche en étang qu’il adorait pratiquer, par contre pour la pêche en rivière, il ne supportait pas les eaux vives, contrairement son frère qui lui était un excellent pêcheur de truite.

Je me souviens encore de cette Simca 1000 de couleur blanche, que mon père conduisait fièrement, comme si c’était hier. Je revois encore la scène, mon père qui n’était pas grand, avait la tête qui dépassait à peine le tableau de bord, les bras bien posés une main à 11 heures  et l’autre à 13 heures, comme je l’avais appris à mes débuts à la mouche, pour le timing du lancer.

Cette voiture,  nous transportait tous les dimanches au bord de l’eau, avec elle nous avons écumé tous les lacs de la région, plus particulièrement le lac d’Aix les bains et celui du Monteynard, sans compter de temps à autre nos  escapades au bord du Rhône à Seyssel, qui nous permettez d’élargir la découverte de nouveaux  horizons, c’était le bonheur absolu.

Ma mère, s’occupait de l’intendance et préparait la veille, le pique-nique, la table de camping, les chaises pliantes, les couvertures, afin de ne rien oublier. Pour ce qui  concerne le matériel de pêche, c’était le domaine de mon père et bien souvent il était déjà chargé dans le coffre la veille ou même parfois il ne l’enlevait pas d’une semaine à l’autre. Chaque week-end, c’était notre rituel, un vrai déménagement à chacune de nos sorties de pêche, pour ne pas dire une expédition.

Il ne manquait jamais rien,  la liste était composée de la sorte,  deux  jerricanes de 20 l d’eau, le papier toilette, la bouteille de gaz, le réchaud, quatre chaises pliantes, la table, les parasols, deux glacières emplies de nourritures et de boissons mises avec des pains de glace. En fait, rien n’était oublié et si par hasard il manquait quelque chose, mon père s’arrêter en cours de route dans une épicerie et envoyer ma mère acheter ce qui nous manquait. Je vous laisse imaginer ce que la pauvre voiture endurée avec nous quatre à l’intérieur, plus notre chargement, la pauvre Simca 1000 avait les amortisseurs au ras de la chaussée.

Notre destination de pêche, était choisie dès le début de semaine, cela pouvait être les étangs à proximité de la banlieue grenobloise mais c’était rare, sinon, il fallait toujours que nous partions très loin de la maison, c’était un besoin pour mon père que de mettre une distance sur la vie quotidienne entre le travail et la cité d’Hlm où nous habitions. Notre destination préférée avec mon frère cadet, était  le lac d’Aix les bains ou le canal de Chindrieux, mais aussi le Rhône à Seyssel et plus près de chez nous,  le lac St André ou le lac du Monteynard.

À l’époque dans les années 65/70, nous n’avions pas de radio dans notre voiture, alors nous emmenions le poste transistor, que mon père écouté à longueur de journée. Il adorait l’accordéon et André Verchuren et d’autres accordéonistes connus de l’époque, mais plus que tout il adorait Enrico Macias, c’était son chanteur et ses musiques préférées, un point c’est tout.  Alors que mon frère et moi, en avions ras-le-bol d’entendre ça, nous aurions préféré de temps à autre écouter un peu de Johnny Halliday où les chaussettes noires, ceux que mon père appelait les yé-yés, en nous disant qu’il n’en était pas fan et qu’il ne supportait pas, leurs gesticulations et leurs gargouillis et pour clore le débat, il ajoutait qu’il était hors de question d’envahir ses oreilles de sons inaudibles.

Nous étions obligés de l’a mettre en veilleuse, car il ne fallait pas faire chier notre paternel, sinon c’était la paire de baffes assurée et surtout la privation de ce qui nous tenait à cœur tout autant que lui, c’est-à-dire  notre partie de pêche. Bref ! La route se faisait au son de l’accordéon, jusqu’à destination.

Nous voici arrivés sur le lieu de pêche, à peine descendus de la voiture, c’était le branle bas de combat, tout le monde était sur le pont et chacun de nous avait un rôle défini. Mon frère et moi, devions débarrasser le coffre de ses affaires et  les déposer sur  la place que ma mère avait choisie, c’était toujours un coin tranquille, loin des regards indiscrets, placé mi-ombre, mi-soleil de préférence. Pendant ce temps, mon père choisissez son coin de pêche, qu’il préparait soigneusement, en faisant sa place à coup de machette, coupant des piquets de saules en forme de V, afin de pouvoir poser nos cannes, il accrochait également sa bourriche en métal . Lorsque ceci était fait, il préparait son amorce tranquillement, tandis que nous autres, ne cessions de faire des allers-retours en allant du coffre de la voiture à l’emplacement choisi par notre mère, alors que notre seule envie, était de pêcher.

Une fois toute la mise en place terminée, nous passions à la partie de pêche, en commençant par fouiller dans notre panier de pêche, dans lequel, on pouvait voir un véritable foutoir, que nous avions par habitude mon frère et moi de mettre à chaque fin de partie de pêche. Cela, avait le don d’exaspérer notre père, qui ne pas rater l’occasion de nous râler dessus. J’avoue qu’il n’avait pas tort, car la plupart des flotteurs étaient cassés, que les bobines de fil de la marque «  La Tortue » étaient  vidées ou  presque de leurs contenus, ainsi que les pochettes d’hameçons montés et même pour certaines, complètement  trempées de la partie de pêche précédente. De ce fait, nous assumions, les branlées du paternel, elles étaient justifiées comme  à chaque fois et dans sa colère, il disait qu’il ne nous emmènerait plus à la pêche. Mon frère et moi, sans mot dire, penauds, nous rangions nos affaires et tout le barda du matin. Une fois terminés et bien las, de cette longue journée, nous allions nous mettre sur la banquette arrière et en cours de route, nous partions tous deux dans un sommeil profond, causé par la fatigue d’une longue journée harassante et c’était sans doute le seul moment tranquille pour nos parents. La semaine d’après nous étions de nouveau dans la Simca 1000, prêts à recommencer !

Depuis, les années ont passé, mon père n’est plus de ce monde et je repense souvent à nos sorties de pêche, épiques pour certaines. Il m’arrive désormais, de me rendre sur les mêmes endroits et à chaque fois, cela me ramène  à ses souvenirs, à ces bons moments de pêche avec mon père, je me rappelle toujours de l’endroit où j’ai pris mon 1er gardon, mon 1er chevesne, touché ma 1re carpe, mon 1er brochet, ma 1re truite, des souvenirs qui restent à jamais gravés dans ma mémoire ou jeune pêcheur en culotte courte, je faisais les pires conneries dignes d’un gamin de mon âge.

Je repense souvent, aux nombreuses sorties de pêche avec mon oncle, ma tante, mes cousins et cousines, quand nous partions tous ensemble  en famille. Nous étions une ribambelle de marmots qui piaillaient au bord de l’eau, on se baignait par temps chauds et malgré tout ce brouhaha, nos anciens arrivés encore à pêcher.  À cette époque la pêche raisonnée n’existait pas, autant dire que rien ne repartait à l’eau, tout été ramené et distribué aux voisins qui eux n’avaient pas la chance d’avoir de voiture. 

Nous en mangions aussi rassurez-vous, car il était hors de question de jeter quoi que ce soit et d’ailleurs, mon oncle qui avait été déporté en Allemagne durant la guerre, car il ne supportait pas le gaspillage et il fallait soit manger nos captures soit offrir aux nécessiteux notre pêche du jour. Bon sang, qu’il me manque ce temps-là ou l’insouciance de notre jeunesse, nous permettait tout ou presque, bien sûr dans la mesure du respect et des droits de chacun et de plus à cette époque,  nous ne connaissions pas l’insécurité que nous avons de nos jours.

12 réflexions sur “Souvenirs d’enfance

  1. David Buscaglia

    Salut mon Léo !
    C’est un témoignage très émouvant, quel bel hommage ….
    Les souvenirs nous font un bien immense , ils nous regonflent le cœur !!
    j’ai lu et relu ce magnifique texte, qui m’a même fait versé une petite larme, car il est emplie de douceur et de bonté…
    Et je suis très sensible à ces choses là.
    Dans ce monde de fou , dans lequel nous vivons aujourd’hui , de tels écrits adoucissent…..
    Merci Mon Léo de nous avoir offert un de tes si cher souvenir…

    Bises David

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    1. Salut David, ce texte a été écrit il y a fort longtemps, mon père n’est plus de ce monde depuis onze ans. J’ai toujours en souvenir c’est bons moments, même si parfois il y en a eu des moins bons, c’est ceux ci qui restent dans mes pensées. Merci pour ton message. Bizz

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  2. Philippe Granert

    Salut Leo,
    Que ton récit est émouvant. !
    J’ai l’impression de te voir en noir et blanc au bord de l’eau.
    Et puis les parents … c’est vrai qu’il ne fallait pas les emmerder. On avait un sacré respect.
    C’est sur que tu n’allais pas imposer du Johnny dans la voiture.
    J’ai aussi ce genre de souvenirs en Ardèche avec mes parents et la famille.
    Merci Leo de nous replonger vers nos racines.
    A+
    Phil

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    1. Salut Philou, comme tu a raison nos vieux fallait pas les emmer….er.😂 vois tu, c’est bon de se rappeler de des bons moments et surtout de savoir d’où ont vient, ça permet de garder les pieds sur terre. Merci pour ton petit mot, je te souhaite à toi aussi un très bon weekend. Bises à la maison. Amitiés

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  3. marcel Guittat

    Bonjour Léo,
    À la lecture de ton récit, mes souvenirs d’enfance refont surface : dans les années 60 les rives de l’Allier étaient peuplées de pêcheurs, de pique-niqueurs et de promeneurs tous les weekends.
    À cette époque la pêche était pratiquée par plusieurs millions de personnes, elle n’était pas qu’un loisir, une belle friture ou un beau brochet étaient les bienvenus pour améliorer l’ordinaire.
    Pour l’enfant que j’étais cette période était merveilleuse !
    Les moments partagés avec mon père au bord des rives de l’Allier resteront à jamais gravés au plus profond de ma mémoire.
    Léo merci pour ce moment de partage.
    Bise mon ami.

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    1. Bonjour Marcel, très heureux de voir que ce texte te touche à ton tour. Pour les gens de notre génération, ayant eu des parents qui ont connus la guerre, la question du NK ne se posé pas. Par contre, ces mêmes personnes ne faisait pas de gaspillages comme le font certains à notre époque. Nos anciens prenaient ce dont il avait besoin où comme c’était le cas pour nous,en faisait profiter les voisins. Je te souhaite un bon weekend, la bise et à très bientôt. Amitiés

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    1. Hello Jc, c’est très gentil de ta part, je sais que toi tu as ce même ressenti avec la perte de ton grand père et que ces souvenirs sont toujours bons pour nous permettre d’aller de l’avant. La bise.

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    1. Slt Patrick, merci pour ce message, comme tu le souligne, ce monde à perdu de ses valeurs, il est parfois bon de se remémorer les histoires du passé, sans oublier d’avancer bien évidemment. Bon weekend mon ami

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