Perdu dans les sous bois, recouvert d’un manteau blanc qui lui sied comme une robe de mariée, il s’écoule vers la vallée.
Il est immaculé d’intrus, personne ne vient souiller son lit ou gratter le fond avec des bottes inquisitrices, d’ailleurs les frayères n’apprécieraient pas, car le frai se passe merveilleusement bien.
En avril les alevins seront nés, sous le substrat les invertébrés se préparent à l’émergence et plus tard à des éclosions sporadiques et tout ce petit monde subaquatique redonnera vie à cette belle nature.
Mars se pointe à l’horizon et dès l’ouverture, une armada de pêcheurs, viendras troubler la zénitude des lieux, pour prospecter les innombrables coups, il en sera terminé de cette tranquillité hivernale où mes pas étouffés par la neige, me laisse entendre le bruissement de l’eau.
Dés le printemps, Aulnes et Saules bourgeonnerons, au fil de la saison, le ruisseau retrouvera sa végétation, recouvert d’un feuillage dense qui le cachera à la vue des promeneurs.
Le pêcheur initié saura le retrouver, il se délectera des odeurs de lichens, foulant des ses pieds le reste de neige fondue et prospectera méticuleusement chaque recoin des sous berges, pour sortir de temps à autre une belle fario, affamée d’un hiver rigoureux.




